Les Soeurs du Val Perdu

Mes pas me ramènent un à un vers la route que j’ai emprunté plus tôt ce jour lorsque j’ai quitté l’auberge où je m’étais abrité la nuit précédente, il est temps de rentrer, le jour tire sur sa fin. Le bruissement et le craquement des feuilles sous mes pieds sont les seuls sons qui viennent perturber la quiétude de la forêt dans laquelle je me trouve. Pensant aux divers objets et plantes que j’ai trouvés en chemin et à leur prochaine utilisation, je ne remarque pas immédiatement l’étrange mélodie qui commence à emplir l’air autour de moi. Chuchotements d’abord, puis litanie répétitive et inquiétante. Elle semble progressivement prendre le pas sur cet espace, comme si elle venait l'habiter, le coloniser. Puis un éclair de lumière aveuglante m’étourdit.
A peine ai-je le temps de réaliser ce qui m’arrive que je me découvre avec stupéfaction dans un tout autre lieu, perdu dans les restes d’un antique édifice. L’heure, quant à elle, a l’air d’être la même, les rayons du soleil qui irradient légèrement les pierres avoisinantes se font moins intenses alors que l’astre lunaire commence à se faire visible dans la voûte céleste. Mon déplacement soudain n’aurait donc été que spatial. Un ruisseau longeant les ruines pourrait conférer à ce lieu une atmosphère des plus paisibles, mais c’est sans compter sur les cinq femmes qui se tiennent là. Debout, en cercle, le visage tourné vers le ciel et les mains tendues devant elles, elles psalmodient en chœur, tandis que les pans de leurs capes noires respectives virevoltent au souffle d’un vent qui pourtant ne semble avoir aucune prise sur la végétation environnante.
Toujours à l’abri derrière un pan de mur effondré, j’observe leur rituel en silence tout en jaugeant mes potentielles adversaires. C’est là, en les détaillant, que je réalise à quel point elles sont toutes à la fois semblables et différentes. L’une d’elle, le visage encadré d’une longue chevelure sombre arbore d’imposantes cornes et est entourée d’une aura verdâtre tandis qu’une autre, bien plus jeune, porte des cheveux court d’un blond presque blanc et est environnée d’un halo rougeâtre. Deux autres, présentent la même couleur rousse flamboyante, elles n’en restent pas moins très différentes l’une de l’autre. La première porte une robe tout aussi noire que sa cape tandis que l’autre est vêtue d’une légère étoffe aussi mauve que l’émanation qui l’entoure. Enfin, la dernière, autour de laquelle flotte une forme de brûme vaporeuse bleutée, présente les traits d’une poupée qui lui confère une allure des plus singulières.
Pendant tout le temps que je passe à les épier, elles continuent à répéter inlassablement la même succession de mots. Soudain elles se stoppent et restent immobiles, le temps semble comme suspendu. Elles abaissent alors leurs bras et se jettent un coup d'œil entendu. La sorcière rousse à la robe mauve lance même un petit sourire mutin à l’une de ses consoeurs.
Les voilà qui s'affairent, l’une tire vers elle un imposant chaudron, une autre farfouille dans sa besace tandis qu’une troisième se saisit d’un livre à l’aspect ancien pour en parcourir les pages. Curieux face à leur manège, je continue ma veille silencieuse, essayant d’estimer si leur rite nécessite que j’intervienne pour y mettre fin. Je me concentre donc pour essayer de capter l’essence de leur enchantement. Bien que certaines d’entre elles aient l’air sinistre, je ne suis pas convaincu qu’elles ne soient particulièrement malveillantes. La suite de leur cérémonial me le confirme. Bien que j’ignore exactement ce qu’elles font, la magie se dégageant de leurs mains n’a rien de foncièrement mauvais ou de dangereux, même si je ne comprends pas le but qu’elles poursuivent. Je décide donc de les laisser à leurs occupations, ayant moi-même fort à faire, m'éclipsant sans un bruit. Il me faut maintenant trouver un portail qui puisse me permettre de regagner la route de mon auberge, voilà qui ne sera pas une mince affaire…
Cette collection est composée de 4 œufs de taille moyenne et d'un œuf plus imposant.
La mise à jour de la boutique aura lieu le 12 février à 21h.