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Célestes éclats

Attiré par les premiers rayons du soleil filtrant à travers ma fenêtre, je m’étais levé tôt ce jour-là. Dégustant une tasse de thé aux herbes que j’avais concocté avec quelques ingrédients de mon atelier, je savourais ce moment de tranquillité, observant la nature s’éveiller peu à peu.

Bien vite, il apparut que malgré toute ma bonne volonté, il m’était impossible de parvenir à me mettre au travail convenablement. D’une part, alors même qu’aucun feu n’y était allumé, mon officine se révéla être une véritable fournaise, et, d’autre part, la clarté du dehors ne me donnait nullement envie de rester enfermé. Dans ces conditions, rien de mieux qu’une balade à l’air libre… Je rassemblais donc quelques livres et autres instruments essentiels avant de quitter mon logis, résolu d’aller travailler à l'extérieur.

Ayant trouvé, après une courte marche, une agréable clairière parsemée de quelques rochers recouverts de mousse et de plantes qui pourraient s’avérer utiles, j’y installais mes affaires, l’endroit semblait idéal ! M’asseyant au pied d’un grand chêne dont certaines racines enjambaient un étroit ruisseau, j’entrepris de lire quelques textes anciens traitant des propriétés de diverses herbes et minéraux. Equipé de mon carnet, il m’arrivait fréquemment de mettre ma lecture en suspens dès que mes yeux se posaient sur un paragraphe vraisemblablement utile à mes recherches. De la même manière, si d’aventure une idée passagère me venait, je faisais tout mon possible pour la coucher sur le papier avant qu’elle ne m’échappe.

A mesure que les minutes et les heures défilaient, la lecture laissa place aux expérimentations. Muni des fioles et échantillons que j’avais pris dans mon léger paquetage, j’entrepris divers mélanges d’herbes et de poudres, observant et documentant avec précision leurs réactions. Porté par la douceur de l’air, je me laissais aller, de temps à autre, à la contemplation silencieuse des nuages ou à l’écoute des murmures du cours d’eau avoisinant ou du chant des oiseaux.

La journée se poursuivit longtemps de la sorte, entre oisiveté et travaux variés. Lors de mes quelques instants de contemplation, j’eu tout le loisir d’observer le ciel, ses variations et toute la palette de couleurs qu’il pouvait revêtir en un laps de temps aussi court.

Souhaitant me dégourdir les jambes, j’abandonnai momentanément mon laboratoire de fortune pour parcourir un peu plus les environs. Rendu sur un sommet clairsemé je pu admirer la topographie alentour et les collines voisines. Alors que mon regard se portait à l’horizon j’aperçu un cracheur de feu, baigné de la lumière rougeâtre du soleil couchant, qui semblait quitter les lieux pour regagner son habitat.

C’est de cette rencontre que me vint l’idée de m’atteler à la création de nouveaux œufs de dragon qui pourraient se parer des teintes caractéristiques que prend le ciel à certaines heures. Je me remis donc en chemin vers mon campement du jour pour continuer à travailler un peu, combinant les plantes de la clairière à quelques fragments de cristaux réduits en poudre. Absorbé par ces étapes préliminaires de création, je mis un certain temps à remarquer que l’astre solaire s’était finalement bel et bien couché, m’offrant une nouvelle variation de la toile céleste. J’entrepris donc de rassembler mes affaires et de m’en retourner chez moi pour y poursuivre mon travail dans un atelier maintenant bien plus frais.